Imprimer

Face aux patrons « voyous » que fait-on ?

Écrit par Bernard Violain le . Publié dans Emploi

Il y a aujourd’hui près de 50 000 hommes et femmes, des jeunes, qui, en Vendée, se retrouvent sans emploi ou avec des « Tout petits boulots ». Seulement 61% des gens qui travaillent bénéficient d’un CDI (Contrat à Durée Indéterminée). Telle est la situation en Vendée ! Que font les députés de la Vendée ?

SKF, fait réentendre de lui ! Le groupe milliardaire et multinational qui a mis sur la paille tant de salariés en 2009, décide de rompre les engagements qu’il avait pris avec les salariés « protégés » sur le site de Fontenay le Comte

Quant à Plysorol, détenu par Bitar, qui emploie plus de 3500 salariés, celui-ci est propriétaire de 300 000 hectares de forêt au Ghana. En rachetant Plysorol, il a hérité de 600 000 hectares de forêt au Gabon et de deux nouveaux sites industriels toujours dans ce pays. Il avait été reçu en grandes pompes au Conseil Général de la Vendée. Il s’était présenté comme le « bon élève de la forêt d’Afrique ». Ce qui lui importait, c’était moins le sort des salariés et l’avenir des territoires que sa propre logique : « avoir la mainmise sur des centaines de milliers d’hectares de forêt pour y développer son business y compris en obtenant une « certification » de sa politique de « déforestation ».

Et puis voilà Bongrain, la société multinationale qui emploie de par le monde plus de 18 000 salariés, qui vient de racheter la Fromagerie Berthault, et qui décide de fermer la laiterie de Mareuil sur Lay et de supprimer plus de 150 emplois, dans les coopératives laitières de Vendée, de Poitou-Charentes et de Bretagne.

Forège, qui a salarié jusqu’à 600 personnes dans le Nord-Vendée, et tout particulièrement à Treize-Septiers, a fermé définitivement ses portes le 13 mai. 135 salariés se retrouvent à la rueEsswein-Fagor aux « Ajoncs » à la Roche sur Yon, est sur la sellette…et l’on parle déjà à son endroit, « d’une mort annoncée ». Le maire PS de la Roche sur Yon ferme ses « écoutilles »,  « pédale » sur les « contre allées », et veut sauver le commerce » de « Centre Ville »…

François Hollande, candidat, déclarait « mon ennemi, n’a pas de nom, n’a pas de parti, mon ennemi c’est la finance » ! Ce chantre a été repris à « en veux-tu, en-voilà » par les candidats socialistes à la députation. Elus aujourd’hui, ils vont de renoncements en renoncements. Ils ont voté contre la loi s’opposant aux licenciements boursiers, sans aucune explication alors qu’en Vendée la situation n’a jamais été aussi catastrophique.

Ils ont tous tempêté contre les restructurations, les délocalisations, la désindustrialisation. Ils ont stigmatisé ces « patrons voyous » et autres « pilleurs d'usine » dont la puissance prédatrice s’illustre au quotidien, ou presque, dans notre département. Aujourd’hui, l'opinion publique découvre l'envers des mots et des promesses, à l’exemple des 135 salariés de Forège à Treize-Septiers. 

Beaucoup ont sans doute succombé au charme du verbe, au charme des promesses. Leur déception est à la hauteur de leurs illusions. Cependant qui pouvaient imaginer une hausse du pouvoir d'achat sans augmentation de salaire, ou que la lutte contre le chômage signifiait une législation sociale facilitant les licenciements, comme le permet désormais le très mauvais accord dit ANI, signé par la CFDT et le MEDEF.

L'imposture se révèle.

Plus de 70% des Français estiment mauvaise la politique économique du gouvernement. Le sentiment d'avoir été trompé est la principale explication de la chute du président, qui bat tous les records  d'impopularité.

Et puis voilà que le Ministre de l’Economie et des Finances annonce que le projet de loi visant à limiter les hauts salaires des patrons est « passé aux oubliettes ». C’est un nouveau coup porté contre la justice sociale au moment où l'austérité s'applique implacablement sur les salariés, chômeurs et retraités dont le pouvoir d'achat fond comme neige au soleil. C’est ensuite un crime contre l'économie réelle car ces surplus indécents iront nourrir la bulle spéculative des marchés financiers, responsable de la crise actuelle.

Ce gouvernement trahit une fois encore sa propre parole. Cette volte-face est une nouvelle fuite en avant grave de conséquence.

Les salariés avaient mis beaucoup d’espoir dans la défaite de la droite. L’amertume est grande. L’urgence c’est bien de se rassembler et d’imposer par la lutte sociale et politique un« changement de cap ».