Imprimer

Le « tête à queue » de Sylviane Bulteau ! Tout est à reconstruire.

Écrit par Administrateur le . Publié dans Politique

 

 

Déclaration de Marie-Françoise Michenaud, et de Bernard Violain pour l’Exécutif départemental du PCF en Vendée. 

Sylviane Bulteau vient d’effectuer un joli « tête à queue »....

Mardi 1er avril, elle déclarait aux journalistes d’Ouest-France : « J’ai mesuré l’ampleur du décalage entre ce que les gens vivaient et la politique gouvernementale. Tout le monde attend des signes forts. Sur l’emploi, la fiscalité… ». Exactement une semaine après ce constat, mardi 8 avril, la même Sylviane Bulteau, députée de la Vendée, accorde sa confiance à la politique préconisée par le nouveau Premier Ministre Manuel Valls. C’est vraiment se moquer des gens, et tout particulièrement se moquer de celles et ceux qui l’ont élue Députée en juin 2012.

Manuel Valls ne fait rien d’autre que d’accélérer et d’amplifier la politique conduite depuis juin 2012 et qui a conduit notre pays dans un véritable désastre économique et social. Il le fait avec brutalité, en bombant le torse. Il  trahit la gauche et les promesses de changement. Tout est bon pour le patronat qui réalise un carton plein. Il obtient le pacte de responsabilité et des exonérations fiscales tout azimut, sans la moindre contrepartie des entreprises. Par contre les salaires sont passés à la trappe. Le SMIC augmenterait du fait de l’exonération totale des cotisations sur les bas salaires, ce qui, dans les faits, va encourager les patrons à recourir à encore plus d’emplois à bas salaires. Au nom de la « solidarité », la baisse des cotisations sociales salariales, qui avait été proposée en son temps par Laurence Parisot, vient compléter la feuille de route d'un premier ministre dont le monde du travail, la jeunesse et les territoires ont tout à craindre.

Madame Bulteau aura bien du mal à convaincre les femmes et les hommes qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche que le « plan Valls » est un « bon plan ». Alors ce qui  hier lui posait problème, parce que en décalage avec la vie des gens, serait redevenu aujourd’hui tout à fait acceptable. C’est précisément ce genre de renoncements que les électrices et électeurs de gauche ont sanctionné les 23 et 30 mars dernier. Nous n’accepterons pas la destruction de notre modèle social et républicain.

Questions à Sylviane Bulteau

Madame Bulteau, puisque vous avez accordé votre confiance à cette politique inique, pourriez-vous nous répondre sur deux points précis :

Quel est le détail des 50 milliards d' €uros prélevés dans les caisses de l'Etat, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales ? En Vendée, les hôpitaux publics manquent de moyens, c’est l’ensemble de la communauté hospitalière qui le dit. Vous allez leur préconiser qu’il ferme encore davantage de services, qu’il les transfère au privé ? Répondez-nous. Et puis s’agissant des collectivités locales, dites-nous donc quelles sont les politiques qui doivent être sacrifiées ?

S’agissant maintenant de la fausse hausse du SMIC. La Vendée compte aujourd’hui près de 200 000 emplois salariés, dont un peu plus de 110 000 dans l’industrie. La particularité, c’est que près de 90% de ces emplois le sont dans des entreprises de moins de 10 salariés et que 53% de ces emplois sont payés au SMIC. Quelles dispositions allez-vous impulser pour que la proposition du Premier Ministre rentre réellement en application. Vous croyez que les quelques 22 000 chefs d’entreprise vendéens vont mécaniquement relever les salaires de leurs employés et ouvriers dès lors qu’ils paieraient moins de charges salariales ? Vous êtes en train de construire une « bombe à retardement », comme si les résultats des élections municipales ne vous avaient pas servi de leçon. C’est pourtant vous qui, dimanche soir 30 mars, parliez du « bombardement » qui avait touché la Vendée.

Plus que jamais, en ce qui nous concerne, nous sommes convaincus, qu’il faut créer les conditions d’une vraie reconstruction et refondation de la gauche autour d’un véritable projet de transformation sociale qui donne enfin la priorité à l’humain et qui ne cède pas aux sirènes du capitalisme. En votant hier la confiance au Premier Ministre vous êtes finalement dans votre rôle : vous assumez votre rupture historique avec l’objectif de changer de société.

Mardi 1er avril, en reconnaissant la responsabilité de la politique gouvernementale dans le terrible échec du Parti Socialiste, vous aviez eu un moment de lucidité. Il a été de courte durée.

La Roche sur Yon le 9 avril 2014.