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Des élus au « chevet » de l’économie

Écrit par Administrateur le . Publié dans Conseil Général

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Le remède peut se révéler « mortel »


Le Conseil Général de la Vendée vient de tenir sa session consacrée à l’examen des Orientations Budgétaires pour 2013. Les élus de droite en ont profité pour lancer un « cri d’alarme » et de dénoncer la situation faite aux collectivités locales et de verser une larme sur la situation économique de la Vendée, qui n’a jamais été aussi pire. En, effet, pour reprendre les chiffres annoncés par le Président du Conseil Général, « les défaillances d’entreprises ont crû de 10% en un an en Vendée, contre 1,6% au plan national ». Le « miracle vendéen » serait-il en berne ?


Tous ces derniers mois les communistes, partout là où ils sont, alertent sur la dégradation de l’emploi, sur le développement de la précarité, sur le rôle néfaste des banques qui pourtant bénéficient largement de l’épargne populaire. A partir de plusieurs dossiers, les communistes ont démontré, chiffres à l’appui, comment le tissu local d’entreprises était miné, voire ruiné, du fait de la financiarisation de pans entiers de l’industrie. Beaucoup d’entreprises vendéennes dépendent aujourd’hui de grands groupes industriels ou financiers. Les décisions se prennent dans les cabinets financiers, dans des « holdings ». D’autres entreprises sont sous le coup des « donneurs d’ordres » souvent peu scrupuleux. Par exemple, ce qui se passe dans le BTP est monstrueux. Les grands « majors » raflent les marchés publics et ensuite les sous-traitent avec des conditions de sous-traitance « condamnables ». Ainsi, dans cette guerre pour « plus de compétitivité », nous apprenons que sur des chantiers publics, des entreprises du BTP, dans ces conditions de sous-traitance, ont recours à de la main d’œuvre étrangère. Sur un chantier Yonnais, on ferait travailler des ouvriers Portugais et Roumains payés 600 €uros par mois ? Quand on parle de crise, comme l’ont fait les conseillers généraux de Vendée, encore faut-il tout dire. La vérité sur les causes de cette crise doit éclater. C’est le fric, le fric, le fric !


Les exemples ne manquent pas de « d’abord le fric » avant le « d’abord l’humain ». Ouest-France a fait sa « Une » sur le salon du nautique à Paris, Porte de Versailles. Les dirigeants de Bénéteau ont confirmé ce que les communistes ont dévoilé il y a déjà quelque temps. Le marché de la plaisance « haut de gamme » se porte bien. Le problème, c’est qu’il est du côté de l’Amérique du Nord et de l’Asie. Là où tout s’achète à coup de dollars. Bénéteau développe ses productions dans cette partie du monde et fait pression sur les élus de Vendée pour qu’ils lui accordent encore davantage d’aides et de facilités. Elus qui sont finalement bien mal récompensés.


A Fontenay le Comte, les salariés de la Samro sont ballottés. Le PCF avait proposé une solution qui faisait intervenir l’Etat. Ce n’est pas par souci idéologique mais par intérêt national. Il faut y une industrie nationale de constructions de moyens de transports lourds. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Le Député-maire PS se contente de « regretter ». Il faut passer aux actes et arrêter d’enfumer les gens. A la Roche sur Yon, à a Aizenay les délocalisations s’accélèrent. C’est le cas chez Fagor-Brandt, chez Cougnaud…Alors, on reste spectateurs ? Sur tous ces dossiers le Front de gauche a fait des propositions. Il est aussi de sa responsabilité de « construire » maintenant.


Dans l’agroalimentaire, les « poids lourds » de cette filière liquident à « tour de bras » les intérimaires et ça se fait par centaines. Dans ces entreprises, jamais les conditions de travail n’ont été autant dégradées ? Que font les services de l’Etat ? Mais c’est vrai que l’Inspection du travail n’a plus les moyens de sa mission et que l’actuel gouvernement ne semble pas convaincu qu’il faille revenir sur les suppressions d’emploi dans les services et la fonction publics.


Dans le domaine de la formation, il y a une offensive brutale de la part du patronat qui pousse à l’Apprentissage à tout prix. Ce patronat a un allié de poids, en la personne d’Auxiette, Président PS du Conseil Régional des Pays de la Loire. Président qui va sans doute, à ce train, inscrire un « record » à son palmarès : avoir réussi à ce qu’il y ait plus de jeunes dans les Centres de Formation d’Apprentis que dans les Lycées professionnels. Ceci à un moment où tous les indicateurs (Et il a fallut du temps pour les obtenir) indiquent que l’insertion dans l’emploi et la réussite professionnelle durable dépendent d’abord de la qualité de la formation et du niveau de culture générale des jeunes. Or, chacun sait que l’Apprentissage, y compris dans l’enseignement supérieur, souffre d’un manque de culture commune de haut niveau.


Le Conseil Général a donc eu raison de « Crier » à la crise. Le problème c’est que le diagnostic qu’il porte sur les causes de celle-ci ne sont malheureusement pas au bon niveau. Il faut s’attaquer à cette domination de l’argent, avant de redonner de l’argent public à l’économie. Aujourd’hui, les entreprises sont subventionnées jusqu’à plus de 50% par les fonds publics tous confondus. C’est bien le drame. Les financements publics ne vont pas nécessairement à l’emploi. C’est souvent même le contraire. Il est très regrettable que les 5 conseillers généraux socialistes et apparentés se soient contentés de faire de la diversion, avec y compris des propos que l’on pourrait qualifier « d’irresponsables » quand dans le même temps, ces mêmes élus sont sensés représentés l’Etat.

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