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Séminaire départemental du 9 janvier 2016

Écrit par Administrateur le . Publié dans PCF

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Le 9 Janvier, les communistes en Vendée se sont réunis en assemblée et ont débattu après ce dernier long cycle électoral, de la situation politique, des changements profonds qui traversent notre société, sans pour autant améliorer la vie de nos concitoyens et concitoyennes, bien au contraire, en créant de plus en plus de chômage, de précarité, de moins de moins de services publics....... D'énormes contradictions dans une société en plein mouvement....... Lire ci-dessous le fruit du débat des communistes, réflexion qui va se poursuivre, par l'action, et par le congrès national prévu en Juin........

Reconnaissant être « Déboussolés » après ce dernier long cycle électoral,  les Communistes vendéens analysent la situation sereinement et initient le débat. Les réponses ne peuvent être que collectives, en faisant participer tout le Parti et en s’ouvrant à la discussion avec la société qui est en plein mouvement. Société traversée d’énormes contradictions, sur lesquelles le PCF, a le devoir de beaucoup travailler, réfléchir et élaborer des pistes de propositions alternatives (mondialisation-globalisation-financiarisation ; révolution numérique ; tensions géopolitiques importantes, montée des populismes, nouveaux rapports entre citoyens et politiques, etc…..).

La dernière période électorale nous met face à un constat d’échec de nos différentes stratégies politiques de rassemblement et d’union définies et mises en œuvre depuis des décennies et nous oblige à la nécessité de ruptures et de constructions nouvelles. Une transformation profonde du Front de gauche est pour nous nécessaire et une majorité d’entre nous exprime l’exigence de ne plus définir les alliances avec le PS comme la finalité contrainte à chaque élection. Force est de constater l’éparpillement et la multiplication de formations ou de Partis, qui ont la même forte ambition de dépasser le capitalisme et qui continuent cependant à s’opposer sur la stratégie.

Qu’est-ce que la Gauche aujourd’hui ? Pour nous, elle se redéfinira par rapport à un contenu, une finalité, une visée, un espoir….d’un monde à construire ensemble. Or à ce jour, le Gouvernement et le Parti Socialiste ont pour nous abandonné ce qui fait sens pour le peuple de gauche. Certains d’entre nous n’hésitent pas à dire qu’ils ne considèrent plus le PS comme un Parti de gauche, avec les conséquences politiques qui s’imposent pour nous.

L’histoire du Parti Communiste est un atout : forts de ce que les communistes avant nous, ont conduit comme luttes, en tant que résistants et constructeurs d’égalité, de solidarité et de fraternité. Cependant, ce qui a été conduit dans le monde au nom du Communisme, et particulièrement en ex-URSS, pèse encore lourd dans le regard que la société, que les jeunes portent sur nous. Notre identité doit se fonder davantage sur un projet, sur des idées, que « dans un nom ».

L’essentiel est bien de considérer que ce qui sera établi devra naître de la masse, de l’ensemble des militants, avec l’apport de tous les citoyens qui se retrouvent dans les valeurs humanistes que nous défendons. Nous devons avoir l’ambition de « devenir un groupement du peuple, pour le peuple, par le peuple ». Nous devons porter de l’espoir, agir sans défaitisme. Nous ne pouvons plus demeurer une famille politique qui se contente d’écouter les citoyens : si nous voulons être utiles à ces gens, nous devons mettre en œuvre les moyens de la victoire pour les représenter et agir. Nous devons adopter une attitude de gagnants. De ce fait, nous incarnerons l’espoir si nous agissons comme un groupement en phase avec son époque et tourné vers l’avenir.

Alors, ensemble, ce 9 janvier,  nous avons envie de créer de l’espoir, parce que des hommes et des femmes nous rejoignent, des jeunes sont là :

Ce qui a été au cœur des échanges et des contributions, c’est le contenu de notre projet. Quel idéal voulons-nous porter ? C’est bien à partir de cet idéal, à définir donc, que nous pourrons envisager la forme du rassemblement, la place et le rôle du PCF dans ce rassemblement.

Un double constat a été fait :

Malgré un travail intellectuel conséquent, nous avons beaucoup perdu dans le domaine des idées, des théories, face à la guerre idéologique qui se mène, par le capitalisme, les forces politiques sociales démocrates françaises et européenne et par les médias.

Là encore, malgré une belle présence militante, nous ne sommes pas parvenus à faire que la démocratie, nos analyses et propositions, soient au centre des mouvements de la société. Nous assistons à un détournement du concept même de démocratie (par exemple, recul des services publics, loi NOTRe, multiplication des collectifs d’élus et de citoyens qui n’ont d’autre objectif que d’accompagner des choix politiques décidés au-dessus d’eux….).

Dans nos débats, l’exigence de la démocratie a été maintes fois renouvelée.

A partir de ces constats, comment appréhender la situation telle qu’elle est ? Comment définir un positionnement durable et lisible ? Comment aller encore plus loin dans la démocratie interne ? Des craintes sont exprimées sur la capacité de notre Parti à sortir de nos schémas habituels.

Le Parti a, ces deux dernières décennies, relâché la bataille contre le capitalisme, et n’a sans doute pas appréhendé suffisamment les nouveaux contours de la lutte des classes d’aujourd’hui. Toutefois, force est de constater que la France reste encore un des rares pays, en Europe, à avoir un Parti Communiste structuré, un Parti Communiste qui participe à la gestion du pays, notamment via les collectivités locales et territoriales. Cette situation nous place devant la responsabilité de mener une grande bataille politique et idéologique contre le capitalisme. Si nous ne le faisons pas, qui mènera cette bataille ?

Pourquoi, depuis des années de bataille, les idées de rupture et de transformation de la société sont aussi peu partagées par les salarié-e-s, les jeunes ? Une réponse qui viserait seulement à améliorer la société n’est plus suffisante.

Le rôle du PCF est d’avoir des propositions, des argumentations très fouillées, qui nous permettent dans nos échanges avec les citoyens de construire avec eux. Etre plus incisifs, percutants. Faut-il encore que nous nous posions la question de la capacité de nos militantes et militants à pouvoir porter de façon populaire ces propositions. Le PCF doit être un outil d’éducation populaire, de formation des gens à la lutte des classes, ne cherchant pas la fonction électorale à tout prix. Un parti à l’identité anti capitaliste clairement définie !

Il faut s’interroger sur la qualité et l’efficience de notre argumentation. Ce que nous pensons c’est qu’il faut nous dégager d’une argumentation trop économique pour donner du sens, par rapport à un horizon à venir, par rapport aux grands enjeux sociaux, sociétaux et planétaires.

Enfin, le Parti doit être un élément moteur pour exiger la mise en place d’une assemblée constituante pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution conduisant à la construction de la VI ème République.

Nos propositions :

Collectivement définir une forme de réflexion nouvelle pour mieux comprendre comment on en  est arrivé là.  Nos décisions doivent faire l’objet de débats qui se concrétisent dans des choix par le consensus, rediscutés en permanence en fonction de l’évolution de la société, choix respectés par tous.

Pour la préparation du prochain congrès, au lieu de proposer une base commune, comme point de départ, amendable par les communistes, il s’agirait de travailler, dans des formes nouvelles de participation à inventer, à un projet pour que la base commune soit élaborée de bout en bout collectivement, avec tous les communistes, puis discuté ensuite avec toutes celles et ceux qui veulent participer à son élaboration.

Par rapport au Front de gauche, de nombreuses questions émergent : alors qu’en 2012, le programme l’Humain d’abord avait rassemblé, on n’a pas retrouvé ce rassemblement confirmé lors de toutes les dernières élections, législatives, municipales, départementales, régionales : pourquoi ?

La forme du Front de gauche est-elle visible, et le FDG ouvre-t-il encore des perspectives ?

La question de son fonctionnement : quoiqu’on en dise, il reste encore un cartel d’organisations, avec la survivance de volontés hégémoniques, de batailles d’égos…..

Aussi, pour les élections municipales, les départementales et régionales, il n’y avait pas de lisibilité nationale.

Nos propositions :

Nous devons redéfinir notre stratégie de rassemblement. Nous pensons que la transformation du Front de gauche est nécessaire, mais pas autour de partis. Si le Front de gauche doit se transformer, le PCF doit aussi évoluer.

Comment faire pour que les citoyens interviennent réellement dans ce rassemblement ? Pour qu’ils jouent un rôle réel ? Il faut répondre à ces questions.

Où est notre place en tant que parti ? Quand nous disons que notre ambition, c’est de « donner la parole aux citoyens, au peuple », il nous faut prévoir les incidences sur notre rôle.

Nous pensons que le parti doit être un outil au service du rassemblement populaire, du plus grand nombre, sans hégémonie, sur la base d’un projet construit avec la société en mouvement. Et dans un deuxième temps, travailler ensemble pour voir quels sont les hommes et les femmes les mieux placés pour le porter.

Il ne s’agit pas de refaire le Front de gauche en l’améliorant, mais de le faire autrement.

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