Le PCF Vendée et le Vendée Globe
Ils seront vingt au départ, et ce n’est pas une mince aventure.
C’est donc le 10 novembre prochain que sera donné le départ de la nouvelle édition du Vendée Globe. Ils seront 20 marins au départ et une seule femme à la barre. Le Vendée Globe est devenu une réelle institution. A l’heure où on en parle pour d’autres disciplines sportives, il est bien difficile pour quiconque de « parier » sur lequel ou laquelle va gagner cette course des océans. Des « Océans » car le Vendée Globe est la seule manifestation de ce genre à parcourir tous les océans que compte la planète. Pari difficile, voire impossible, tant cette manifestation est tributaire déjà pour commencer de la « bonne ou mauvaise humeur » de la mer. On sait combien la Mer est aimée par les Hommes, mais on sait aussi que la Mer peut devenir méchante et qu’il lui arrive parfois de chercher à reprendre ses droits. La tragédie de Xynthia est là pour nous le rappeler. Elle est aussi tributaire de la capacité des nouvelles technologies à résister aux pires conditions de navigation.
Pour l’édition 2012, on nous annonce à nouveau des performances dans le domaine de la recherche-développement. Les bateaux seront donc moins hauts, plus légers et toujours plus rapides. Ca c’est ce qui est écrit sur le papier. Reste à voir comment ça va se passer. Toutes les éditions du Vendée Globe ont fourni leur lot d’incertitudes et de validation ou non de telle ou telle technologie. Il en sera très certainement de même pour cette nouvelle édition. Côté hauteur, quand il est dit que les bateaux seront moins hauts, c’est vérifié, ils passent de 31 mètres à 29 mètres. C’est à dire plus haut qu’une « Tour HLM de 8 étages ». Faut quand même le faire !
Les autres innovations touchent à la sécurité des navigateurs. La dimension « économie d’énergie » a été aussi prise en compte. Davantage de place est faite aux énergies dites « renouvelables » : hydrogénérateurs, panneaux solaires et éoliennes notamment. Chaque marin partira avec environ 150 litres de gasoil, soit près de moitié moins que ce qui était consommé dans les précédentes éditions.
Regarder le Vendée Globe de ce bout, c’est constater et vérifier qu’une telle manifestation sportive participe de la recherche en navigation maritime. Depuis une trentaine d’années le PCF en Vendée milite pour que les innovations réalisées pour l’exploit sportif se traduisent aussi pour les autres activités liées à la mer. Nous pensons tout particulièrement à la pêche artisanale. Les pêcheurs sont en droit de demander que ce qui est valable pour le sport le soit aussi pour l’activité économique, dans des domaines aussi divers que celui de la sécurité ou encore des coûts d’exploitation.
A moins d’un mois du départ, les équipes s’affairent. Chacune réfléchit et expérimente le dernier réglage. Ce n’est pas une mince affaire. Ce sport est imprévisible et la moindre défaillance technique et aussi humaine peut être lourde de conséquence.
A qui ça rapporte ?
La Chambre régionale des comptes a récemment épinglé le Vendée Globe, ou plutôt la Société d’économie mixte qui le porte. Pour la Chambre des comptes, le Vendée Globe dépend de trop des collectivités locales. Sur les 7,5 millions de recettes le Département verse 2, millions d’€uros, la ville des Sables d’Olonne 970 000 € et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée 240 000 €.
Coté financement des privés ce sont les entreprises vendéennes qui mettent la main à la poche. Pas de quoi s’en féliciter quand ce sont bien souvent dans ces entreprises que l’on trouve le plus fort taux de précarité des emplois avec souvent des salaires au rabais. Un exemple parmi tant d’autres, dans une de ces entreprises une secrétaire qualifiée avec plus de 25 années de service perçoit 1100 €uros net par mois. Sa seule consolation, c’est la prime annuelle. Mais vraiment pas de quoi se payer une croisière ! Le sponsor officiel a changé de main. Au début du Vendée Globe c’était Fleury Michon. Tout le monde se souvient de l’épopée avec Philippe Poupon. Puis PRB a pris le relais. Actuellement, depuis 7 ans, c’est Sodébo de Saint Georges de Montaigu qui fournit le gros des sous. Sodébo « aligne » 2,5 millions d’€uros. Il y a quand même de quoi s’interroger. Akéna, le fabricant de vérandas est aussi de la partie. On retrouve toujours PRB de la Mothe-Achard et Maître Coq (Arrivé) de Saint Fulgent. Les autres skippers sont sponsorisés par des groupes d’assurances, des banques ou des multinationales. Il reste encore des skippers qui ont dû ramer ferme pour trouver leur budget et qui ont osé des montages qui participent de la dynamique qui entoure cette manifestation, à classer entre sports de haut niveau et affaires économiques de premier plan.
Le Vendée Globe existe et il a incontestablement fait connaître la Vendée. Il suffit de demander aux restaurateurs et hôteliers Sablais ce qu’ils en pensent. La réponse est nette : c’est du tout bon pour leurs affaires. Le Vendée Globe, c’est aussi ce que dit le rapport de la cour des comptes a un « impact positif sur l’économie vendéenne ».
A chaque édition nous reposons la même question. Quels sont les retombées pour les Vendéennes et Vendéens, eux qui n’ont pas le pouvoir et qui n’ont pas non plus beaucoup de fric ? Aurons-nous un jour la « bonne réponse » ? Le Président du Conseil Général jure que le Vendée Globe est un « bien public », « la course des Vendéens ». les Vendéens en sont fiers, c’est sans doute vrai. De là à dire que c’est leur course, ça reste à démontrer. Il faudrait qu’ils soient davantage associés. Ils ne peuvent pas seulement être que de simples consommateurs d’exploits et d’images, fussent-elles exaltantes.
Fleury Michon a été une des premières entreprises vendéennes à s’engager dans la course au large. C’était à l’époque avec Philippe Poupon, qui devint avec son trimaran « Fleury Michon », le champion du monde des courses océaniques. Aujourd’hui qu’en reste-il pour les 3500 salariés du groupe Fleury Michon ?
Bon vent !
La fédération de Vendée du PCF, adressera un chaleureux « bon vent » aux 20 skippers lorsqu’ils prendront le départ au large des Sables d’Olonne, le 10 novembre prochain. Le PCF n’est pas d’accord sur tout ce qui se fait et entoure cette grande manifestation sportive et aussi économique. En même temps le PCF Vendée reconnaît dans le Vendée Globe la portée de cette grande aventure humaine. C’est plus que du sport, c’est un défi que quelques « marins » lancent en direction des océans. Nous sommes bien placés en Vendée pour savoir ce que les océans recèlent comme plaisirs et comme angoisses. Plaisirs de la mer. Angoisses face à des océans qui, finalement, n’acceptent pas les agressions qu’ils subissent. Les océans ce sont aussi des lieux de travail et de production, dans tous les sens du terme. Ils doivent être respectés.
Le Vendée Globe, c’est aussi, au delà de son aspect sportif, un outil pour l’éducation populaire, pour l’éducation tout court. Depuis sa création, il a sans doute permis à des centaines de milliers d’hommes et de femmes, de jeunes, de très jeunes, d’apprendre la Mer, d’apprendre les océans. Puisse cette mission perdurer. Il a aussi appris à connaître jusqu’où l’Homme pouvait aller dans sa capacité de résistance, dans sa capacité d’anticipation sur les « évènements ».
Le Vendée Globe c’est aussi un sport de haut niveau. Or aujourd’hui le sport de haut niveau est devenu une entreprise de spectacle fort lucrative et qui brasse des sommes d’argent considérable.
Cependant pris dans la globalité, le financement du sport par les entreprises n'est qu'un mince filet d'eau. Pour l'essentiel, ce sont les consommateurs, les familles et les collectivités locales qui font vivre les activités physiques et sportives. La télé, elle, ne s'intéresse qu'aux disciplines de compétition, au plus haut niveau. Il y a dans ce domaine beaucoup à explorer à commencer par définir ce que nous pourrions appeler un « code d'éthique », qui aurait le mérite d'être une référence et un signal. C’est ce que nous voulons au Front de gauche.
« L’Humain d’abord! ». C’est en plaçant l’émancipation humaine au cœur de notre projet que nous voulons construire une politique sportive ambitieuse pour notre pays. L’actualité du sport business rattrape tous les pouvoirs de décision en toutes circonstances, dans le sport professionnel, mais aussi dans une certaine forme d’incapacité à penser le développement du sport, tout le sport, autrement que sous sa forme marchande.
Pour nous communistes, l’argent investi dans le sport pourra profiter au sport, plutôt que le sport devienne une source de profit. Il faudra sans doute, tout en prenant en compte les spécificités de chaque domaine d’activité sportive, adopter une loi-cadre qui réaffirme l’unicité du sport, définissant les principes de l’action publique et reconnaissant le rôle des collectivités, voire des entreprises, et du mouvement sportif dans cette action.
Le sport doit être capable d’endiguer une crise des valeurs. Pour se faire il doit s’inscrire dans une politique nationale qui vise en priorité l’émancipation humaine. C’est ce que nous souhaitons au Vendée Globe. Alors, oui, Bon vent ! Bon vent à vous la « marine » et les « marins » de cette si belle aventure. On vous aime bien pour toutes les sensations, mais aussi les questions, que vous nous faîtes vivre.
Qui est-elle ? Qui sont-ils ?
« Elle », tous nos respects, chère Madame. C’est Samantha Davies. C’est sa deuxième participation au Vendée Globe. Elle est sponsorisée par une entreprise bretonne de production et de distribution de tomates et de fraises. Des produits « rouges ». On ne va pas s’en plaindre !
« Ils », ils sont 19. « Y’a des bons ! » qui nous ont déjà fait rêver. Ils s’appellent tous, ou quasiment, par leur prénom. Du « respect SVP » !
Jérémie Beyrou, (Maître Coq) ; Arnaud Boissières, (Akéna Vérandas) ; Louis Burton, (Bureau Vallée) ; Bertrand de Broc (Votre nom autour du Monde), celui là on ne va pas se prier de l’encourager ! Tanguy de Lamotte, (Initiatives cœur), on en sera aussi ; Kito de Pavant (Groupe Bel) ; Allessandro de Benedetto (Team Plastique) ; Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) ; François Gabart (Macif) ; Mike Goldring (Garnesa) ; Marc Guillemot (Safran) ; Zbigniew Gutkowski, (Energa) ; Jean Lecam (Synerciel) ; Armel Le Cleach (Banque Populaire) ; Vincent Riou (PRB) ; Javier Sanso (Acciona 100% Ecopowered) ; Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) ; Alex Thomsom (Hugo Boss) ; Dominique Wavre (Mirabaud) .