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Dis moi comment tu me traites, je te dirais qui tu es !

Écrit par Administrateur le . Publié dans Presse

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C’est quasiment devenu le refrain d’Ouest-France. « Si ça va mal, c’est la faute des salariés et de certains de leurs syndicats, mais aussi des « extrêmes ! ».


 Samedi matin, 10 novembre, le PDG du journal signe à nouveau l’éditorial et il fait un grand détour par les années 40 pour dire, qu’à l’époque les Allemands travaillaient 60 heures quand les Français n’ en faisaient que 40. Et alors ils avaient construits plus d’avions de guerre que nous. Et donc, partant de là, de s’interroger s’il ne fallait pas revenir sur les 35 heures. Une guerre étant toujours possible n’est-ce pas ?


La semaine dernière, toujours dans son éditorial, il s’en prenait à tous ces voyous qui traitent mal, qui insultent les politiques. Lui, il pense que les politiques font bien leur travail, mis à part, forcément, les extrêmes et notablement l’extrême gauche. Suivez mon regard !


Et puis en milieu de semaine nous avons eu le droit au point de vue « quotidien ».

« Pas piqué des hannetons » non plus, puisque le chroniqueur, Michel Duthoit, s’en prenait tout simplement à ces salauds de salariés, de retraités qui ne pensaient qu’à une chose : mettre leur argent de côté. Et de leur conseiller que « trop d’épargne nuit à la relance ».


Décidément dans quelle société vivons-nous ? Dans quelle société veut nous faire vivre Ouest-France ? Ouest-France se dit le journal de la justice et de la liberté. Il va falloir se pincer très fortement le nez pour le croire.


Tout se passe comme si n’avaient de valeur que les fausses évidences patrona­les ou les truismes du «réalisme» écono­mique. Lequel réalisme n’est que l’alibi de ceux qui ne veulent surtout pas toucher à ce désordre des choses qui veut que l’on réponde aux actionnaires tandis que la parole et l’intelligence des travailleurs font l’objet d’une véritable omerta.


Il est devenu urgent d’observer le regard porté, par ces médias, sur les salariés, sur les hommes et les femmes qui produisent les richesses et sont les seuls facteurs de croissance réelle. Ce regard est hallucinant. La place réelle qu’on leur accorde est vraiment singulière. Ah, certes, on voit des micros et des caméras aux portes des entreprises. Mais c’est pour filmer des larmes ou des bribes de mots de colère. L’émotion, oui, bien sûr, la compassion parfois, mais pas la rai­son, jamais la raison.

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