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Xynthia : le procès de qui ?

Écrit par Administrateur le . Publié dans Aménagement du territoire

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Le procès du drame Xynthia en est à son 5ème jour. Beaucoup de publicité est faite, mais il n’est pas sur -à ce jour- que ce procès soit mis sur les bons rails. Il est beaucoup question de la responsabilité des élus locaux. Certes, ils en ont. Il y a aussi beaucoup d’émotion, bien légitime, en mémoire à toutes les victimes. Il est beaucoup question du passé, on ne peut pas faire « table rase », mais il faudrait aussi parler avenir.....

Dés que cette tragédie a eu lieu, le PCF Vendée a fait entendre sa voix. Cette tragédie n’était pas fatale. Elle vient de loin. C’est le drame de trop qui sanctionne, pour longtemps, un choix de société basé sur le productivisme :

Productivisme agricole qui a remis en cause tous les écosystèmes liés au marais du Sud-Vendée et à l’originalité du littoral dans cette partie de la Vendée. (Baie de l’Aiguillon, débouché du Lay…)

Productivisme dans une espèce de tourisme donnée comme la « grande affaire » pour des communes souvent sans ambition mais aussi sans grands moyens.

Productivisme politique, avec la remise en cause des services publics, tels par exemple ceux qui permettaient d’anticiper les grandes marées et les grands coups de tempête. (Eclusiers, gestionnaires du marais…)

Productivisme qui a sacrifié la culture économique locale faite de l’existence et de la complémentarité des petites et moyennes entreprises artisanales, agricoles, maritimes, commerciales et souvent citoyennes.

Le procès Xynthia devrait être celui de ce type de société gangrénée par la loi de l’argent, par la loi du « plus fort ». Il devrait aussi être celui de l’Etat qui s’est complètement désengagé de ses missions essentielles, à commencer par celles de protéger les populations et leurs biens. Depuis des dizaines d’années, les populations de ce secteur et aussi d’autres de Vendée, réclament la construction de digues sûres et opérationnelles, réclament la réinstallation des services publics, réclament une politique d’aménagement du littoral qui ne soit pas dépendante des affairistes de l’immobilier et du « tout tourisme ». Aurons-nous ce procès ? Ca semble mal parti !

Notre conviction n’a pas changé : oui, les risques existent. L’Aiguillon et La Faute ont une forte filiation avec la mer. Il faut être conscient des aléas existants. Mais, comme l’ont fait les « anciens », il faut avoir un minimum de protection pour répondre aux tempêtes qui font partie du quotidien. Il faut défendre et développer les activités maritimes, agricoles qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable.

Ces deux communes se sont développées à partir de leurs vrais atouts : la connaissance de leur population qui savait anticiper les « évènements », une politique de prévention et de protection qui ne se pliait pas à la sacro-sainte loi de la rentabilité, un arrière-pays protégé, fort de ses écosystèmes. Toutes ces « mémoires » de nos anciens ont été « écrasées », de peur qu’elles ne fassent force de Loi !

La priorité ce devait être « la protection ». Elle est simple à établir et à construire. Mais aujourd’hui, entre les imbroglios administratifs et les non-volontés politiques, rien n’est fait ! La balle est bien dans le camp du département, de la Région et surtout de l’Etat. Beaucoup d’argent a été consacré à des études onéreuses, qui conduisent à d’autres études tout aussi onéreuses, alors que les travaux de protection tardent à se mettre en place.

L’urgent c’est bien de faire revivre l’existant et de lui donner un avenir.

 

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