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Pour un développement économique écologiquement durable

Écrit par Bernard Violain le . Publié dans Aménagement du territoire

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L’aéroport de Notre Dame des Landes n’a pas sa place dans une politique nouvelle et attendue de développement économique écologiquement tenable        

Le Parti Communiste Français dans la Région des Pays de la Loire est majoritairement engagé dans la construction du Front de Gauche. Il a pris position pour que le projet, désastreux, du nouvel aéroport de Notre dame des Landes soit stoppé et définitivement abandonné.

C’est un programme qui s’inscrit dans une logique productiviste et, qui plus est, reprend la thèse, commune à la droite et au PS, de développer la mise en concurrence des régions entre elles, concurrence entre régions Françaises et concurrence entre régions Françaises et régions Européennes.

Cette décision de construire ce nouvel aéroport tourne complètement le dos aux évolutions de la société que le mouvement social actuel fait très fortement émerger.

Aujourd’hui ce qui domine, c’est cette forte envie de consommer autrement, de travailler et de produire autrement, de voyager autrement. Il n’est pas utopique d’envisager dès maintenant une politique de décroissance qui s’attache d’abord à développer de nouvelles solidarités sociales et à faire de l’épanouissement individuel et de l’émancipation humaine le nouveau moteur de nos sociétés, contrairement aux choix actuels qui sont tous guidés par la course à la rentabilité financière.

Il faut sortir les transports, notamment aériens, du champ capitaliste de l’exploitation des hommes et de la nature. Il faut oser proposer une voie nouvelle, alliant l’écologie et le social. Il faut poser les termes d’une « Terre commune ». La mise en chantier d’infrastructures du type de cet aéroport relève du projet « fou ». Il y a urgence à ce qu’il soit stoppé.

Autre raison : A qui peut-on faire croire que l’avenir des grandes filières industrielles serait dans la politique dite des « flux tendus », qui se traduit par d’énormes gâchis humains et environnementaux ? Aujourd’hui, à cause de cette politique qui vise à aller chercher de la main d’œuvre toujours moins chère, n’hésitant pas à mettre en opposition les salariés entre eux, les capitalistes réalisent leur production dans des dizaines de pays ou de régions. Les routes, mais aussi l’espace aérien (1), sont encombrés, au quotidien, de « transports exceptionnels ».

Dans le même temps, le transport par fret est sacrifié car pas assez rentable. Oui, il faut promouvoir une réorganisation de la production et de la consommation pour répondre, non pas à des exigences de profit, mais simplement aux besoins. Oui, il faut avoir le courage de réduire l’activité économique pour la rendre écologiquement tenable.

S’agissant de la question du survol de l’agglomération de Nantes, donc de la sécurité aérienne, différents projets ont été étudiés. Ils ne peuvent être rangés comme « OVNI ».

Enfin, à un moment où il est demandé aux salariés et aux retraités de participer à la réduction de la dette publique le budget consacré à ce projet est franchement déraisonnable. Personne ne peut croire, un seul instant, que celui-ci n’aura pas de graves conséquences sur les feuilles d’impôts locaux.

On nous annonce la création de 3000 emplois pendant 3 ans et demi, et 1000 emplois permanents quand cet aéroport sera en service. Personne ne nie cette possibilité. Cependant des emplois ont peut en créer bien plus encore, notamment dans les services à la personne, dans les services publics tous confondus, et dans la mise en œuvre de ce que nous proposons, c’est à dire un nouveau type de développement écologiquement tenable.

Le Parti Communiste Français dans la Région, après un long cheminement d’idées, a eu le courage de prendre cette position. Les communistes vendéens la défendent avec vigueur. Ils considèrent, pour les mêmes raisons, que l’agrandissement de l’aérodrome des Ajoncs à la Roche sur Yon n’a pas son utilité.

Déclaration du PCF Vendée du 20 octobre 2010

L’Exécutif départemental :

Jocelyn Abjean, Marie-Françoise Michenaud, Caroline Pottier, Bernard Violain

(1) : Du fait des « gros porteurs » d’éléments industriels pré-montés, il n’est pas rare que dans notre région les couloirs aériens soient modifiés au dernier moment créant des risques sérieux pour la navigation aérienne.

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